Nuit des écoles : " C'est localement, directement avec les élus que le sort des écoles va se jouer"

Publié le par FCPE Villecresnes maternelles - primaires

Vendredi 20 mai, la FCPE organise une nouvelle « Nuit des écoles ». Dans toute la  France, des parents, des enseignants, des élus se réunissent pour marquer leur opposition au budget de l’éducation nationale. A quoi ça sert ? A mettre députés et sénateurs en face de leurs responsabilités nous explique Jean-Jacques Hazan, président de la Fcpe et roi de la Nuit…

 

Le 20 mai vous comptez sur quelle participation ?

 

On a eu des annonces venant d'une partie des départements qui nous indiquent que plusieurs centaines d'écoles, peut-être 500, participeront à la Nuit des écoles. L'appel provient de coordinations et il va déborder nos conseils locaux. On nous signale aussi que quelques collèges et lycée participeront à l'événement. Par exemple, dans la métropole lilloise, 5 lycées s'associent à la Nuit et un rassemblement sonore est prévu.

 

Y a-t-il des endroits où la situation est particulièrement grave ?

 

Les parents réagissent parfois aux effets directs des suppressions de postes, parfois aux conséquences indirectes comme la suppression des Rased, des enseignants de langues. Finalement c'est la réduction du droit à l'école qui les mobilise.. Parfois leur révolte est globale.

 

Il faut s'attendre à des actions de formes différentes le 20 mai ?

 

Dans certains endroits ce sera une occupation nocturne de l'école. Ailleurs c'est un autre local, comme la mairie, qui sera occupé. Ailleurs encore il y aura un défilé, un barbecue, une fausse clase, un débat. En Haute-Garonne, par exemple, à Castanet les parents organisent un apéritif musical. A Cazères c'est pique-nique et couchage dans une école. A Toulouse, la nuit aura lieu le 24 mai dans la cantine d'une école élémentaire avec l'accompagnement musical d'un groupe de drums. A Toulouse aussi, mais dans une autre école, c'est un débat sur l'éducation qui est prévu. A Nantes il y aura des blocages de route. Ca reste toujours une mobilisation de proximité.

 

Rencontrez-vous des oppositions à cette Nuit ?

 

Parfois un inspecteur d'académie, un maire, un chef d'établissement. Mais on ne s'en prendra certainement pas à des parents qui défendent leur école.

 

La revendication se limite aux suppressions de postes, ou est-elle plus large ?

 

On trouve scandaleux que la RGPP (Révision générale des politiques publiques) appliquée à l'éducation détermine l'aménagement du territoire avec des fermetures de classes, voir d'écoles ou de collèges. Cela a des conséquences importantes sur l’égalité d’accès à l’éducation et sur la vie des familles. Certains députés disent qu'on ne peut pas appliquer la RGPP de façon uniforme sur tout le territoire. On attend d'eux qu'ils agissent et qu'ils ne fassent pas que parler.

 

Depuis plusieurs mois des actions sont menées contre le budget et rien ne se passe. Croyez vous que ce combat puisse aboutir ?

 

Oui si l'opinion se saisit de la question parce qu'il y a des élections à venir. On a entendu des déclarations des responsables du centre et même un rapporteur du budget UMP dire que la RGPP ne peut pas s'appliquer comme ça. Ils écrivent aussi dans les feuilles locales. Et bien on les invite à le dire à l'Assemblée, à arrêter à tenir un double discours. Si la majorité n'est plus d'accord pour appliquer la RGPP, qu'elle le fasse dès 2011. J'appelle à la réflexion les élus locaux et nationaux. Je les invite à réfléchir à la catastrophe qui s'annonce, quand un enfant de 9 ans ne pourra pas être accueilli en classe par exemple. Parce que le premier effet des suppressions de postes fera que bon nombre de remplacements ne seront plus effectués. Le remplacement du primaire va devenir aussi insatisfaisant que celui du secondaire. Il vaudrait mieux qu'ils fassent attention avant.  D'autant qu'il y a 40 000 enfants supplémentaires mais moins d'enseignants.

 

La FCPE semble un peu isolée dans ce combat. Comment l'expliquez-vous ?

 

En fait les associations locales, hors FCPE, s'associent souvent au mouvement. Et le grand avantage des Nuits c'est que les gens parlent école et évoquent l'avenir. Et c'est localement, directement avec les élus que le sort des écoles va se jouer.

 

Entretien : François Jarraud pour Le Cafe pedagogique

 

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